L'effarante immédiateté du rejet

L'effarante immédiateté du rejet
Dans Je vais mieux de David Foenkinos, on peut lire vers la fin du roman :

"(...) Je suis resté devant mon téléphone. Je ne pouvais plus rien faire d'autre. J'attendais qu'elle me réponde. J'ai maudit l'inventeur de cet objet; on pense que c'est une bénédiction moderne, mais c'est parfois un pur instrument de torture;
en nous liant les uns aux autres si facilement, on matérialise avec une effarante immédiateté le rejet. (...)"

Cian se fera souvent prendre à ce piège. Après une très longue période d'isolement, il éprouvera un impérieux besoin d'écoute et de reconnaissance. Il se comportera alors comme un enfant capricieux, se retrouvant littéralement sidéré devant son téléphone et cette absence de réponse, profondément angoissé de ne pas obtenir sur le champ ce qu'il espère, avec le sentiment aussi insupportable qu'immédiat d'être injustement rejeté.
Et toujours comme un enfant, il devra redécouvrir la frustration, réapprendre le droit des autres à la réflexion, à l'indisponibilité, à la lassitude ou à l'indifférence.