"L'ombre d'un doute - Autoportrait" - Encre sur A4 180g
Hier soir j'ai regardé une intéressante émission de philo sur ARTE, traitant de la différence entre le doute et le soupçon, entre autres.
Il y est aussi cité Nietzsche qui disait "Il n'y a pas de faits, il n'y a que des interprétations." Il ne s'agissait pas pour lui de nier toute réalité objective et de laisser le champ libre aux "faits alternatifs" comme nous les appelons aujourd'hui, mais de souligner que l'observation des faits, de la réalité, passe forcément par les filtres de nos sens et de nos outils d'observations, avec leurs limites et leurs défauts.
Par exemple, même aujourd'hui, ma perception du monde est la même que celle de nos plus lointains ancêtres : avec mes seuls yeux, je ne peux que constater que la Terre est immobile et plate et que le Soleil tourne autour, ce qui pourrait facilement constituer une vérité pour moi, comme une évidence.
Il a fallu une somme considérable de travail scientifique dépassant largement mes seules capacités de perception et d'interprétation du monde pour démontrer que la Terre est ronde, tourne sur elle-même et tourne autour du Soleil.
La lente progression multi-centenaire d'explorateurs, d'astronomes, de physiciens, de mathématiciens et le développement d'outils de plus en plus sophistiqués, des premières lunettes astronomiques aux satellites artificiels, ont permis de lever le doute qu'il peut y avoir contre ces affirmations totalement contre-intuitives.
Le soupçon consisterait à mettre en cause tout ce travail et toutes ces preuves afin de donner raison à ma seule perception.