Hier soir, j'ai lentement mais implacablement été submergé d'émotion par "The Father" (Le Père), film réalisé par Florian Zeller en 2020, récompensé entre autres par deux Oscars qu'il n'a pas volés (meilleur scénario, meilleur acteur).
C'est l'histoire d'Anthony (Anthony Hopkins, "Le silence des agneaux" mais pas que), vieux monsieur parfois charmant, parfois irascible et injuste, qui sombre dans la démence de son âge. Sa fille Anne (Olivia Colman, série "The Crown" mais pas que) tente désespérément de l'aider au quotidien, sans rien pouvoir contre cette inéluctable déchéance, et puis elle a sa vie aussi...
La force machiavélique de ce film est de nous placer quelque part entre la réalité et le brouillard du vécu d'Anthony. Anne peut avoir plusieurs visages, au fait est-ce bien elle ? Et qui est ce type dans mon appartement ? Il prétend que ce n'est pas le mien et qu'il est mon gendre... Comment savoir ? Je suis sûr qu'ils me veulent du mal, m'envoyer à l'hôpital pour me spolier. Je ne me laisserai pas faire !... et où est ma montre ?
Comme Anthony, nous sommes contraints d'admettre une réalité douteuse et inconstante, de revivre en boucle, comme un jour sans fin, des situations familières avec des inconnus, de parcourir le même long couloir aux murs changeants...
https://www.youtube.com/watch?v=W9wHFCXuCsg
